Bon c'est un premier jet, sans doute à retravailler (Laurent va encore dire que c'est trop long!). Pour les éventuelles fautes d'orthographe et de conjugaison, ainsi que les idées de modifs, faut pas hésiter... De tout façon je vous écouterai pas
"Okko souleva la lourde tenture qui séparait la rue et son soleil de plomb de l’ambiance moite et enfumée de la maison de jeu. A l’intérieur, dans la pénombre, les volutes de mauvais tabac se mélangeaient aux fumeroles des lampes à huile. Des catins, qui n’avaient de Geisha que le nom, se pressaient à droite, à gauche, dans des tourbillons de nuages gris, pour servir ou divertir les clients.
Okko fut abordé par un serviteur obséquieux et s’avança à sa suite dans la pièce, plissant les yeux pour tenter de discerner les visages des client à travers les vapeurs. Après avoir essuyé maintes courbettes, il se retrouva à une petite table dans un coin de la pièce. Il pouvait tout à loisir observer les parieurs qui se faisaient plumer à grand renfort de cris de dépit et de larmes de désespoir. Un joueur qui avait dû croire que la maison faisait crédit fut même expulsé manu militari par un garde du corps musculeux. On l’entendit crier à plusieurs reprises à l’arrière de la bâtisse. Le videur revint quelque instants plus tard, discrètement, essuyant le sang qui recouvrait son tonfa.
Après plusieurs dizaines de minutes d’attente, au milieu du vacarme, des « Han » et « Cho » beuglés par les joueurs à moitié ivres, Okko commença à se demander si ses informations n’étaient pas erronées : nul signe du Maître d’armes de la famille Satorro et d’un quelconque séide obscur. Le chasseur de démons farfouilla dans son kimono pour sortir une poignée de zénis, payer le serviteur et quitter la fange dans laquelle il baignait depuis trop longtemps. Quand il releva la tête, il vit une forme encapuchonnée pénétrer à l’intérieur de la salle par les portes arrières. Okko se figea, il ne pouvait voir son visage, mais il était certain d’avoir trouvé celui qu’il cherchait. L’homme sous la robe sombre alla directement s’asseoir à une petite table, dans le coin opposé au chasseur. A peine était-il assis qu’une autre forme apparu, sortie de l’ombre comme par magie. Okko connaissait ces tours de passe-passe et ne se fit aucune illusion sur l’identité du nouveau venu. Et qui disait Ninja disait ennuis et conspirations. Il se leva discrètement et entrepris de s’approcher des deux hommes, semblant s’intéresser aux tables de jeux tout en continuant d’observer le manège auquel se livrait Kanatta et le Ninja. Des cris le firent détourner le regard quelques secondes et dans l’instant il fut bousculé sans ménagement par une forme sombre. Quand son attention se porta de nouveau à la table du coin, Kanatta s’était levé et le regardait. Le samouraï ôta lentement son capuchon laissant entrevoir un sourire carnassier. Okko perçut un sifflement sur sa gauche, il pivota légèrement, juste assez pour que les trois shurikens manquent leur cible et viennent se ficher dans la poutre en bois massif, à quelques centimètres de sa tête.
Tout à coup le silence se fit dans la salle, les visages se tournèrent vers le chasseur de démons. Okko fit glisser légèrement un doigt sur le plat d’un shuriken et le porta à son visage. L’odeur était forte : du poison ! Il tenta de repérer le ninja à travers les fumées mais les ombres étaient trop importantes, et l’assassin trop habile.
- Et bien, rônin, il semblerait que vous mettiez une nouvelle fois votre nez dans des affaires qui ne vous regardent pas !
Kanatta semblait sûr de lui. Il s’avança de quelque pas vers le rônin. Un nouveau sifflement : Okko plongea sur le côté, roula à travers l’allée et se releva sabre à la main. Là où il se trouvait quelques minutes auparavant, un vieil homme édenté se tenait le cou dans lequel était planté un shuriken. L’homme fit un immonde gargouillis en crachant du sang et il s’effondra. Une clameur étouffée commença à monter des joueurs et des employés. Okko pris la mesure de ce quil se passait : certains clients se faufilaient discrètement vers la sortie, parfois en rampant à travers les tables, et d’autres attendaient comme des vautours que la proie fut refroidie. Et ce ninja toujours indécelable…
- Te voilà bien seul, raclure sans honneur ! Mais où sont donc tes camarades, le bushi géant et l’immonde soiffard ? Que compte-tu donc faire, abandonné de tous ?
« Parle, parle donc, continue de parler… » pensait Okko, fouillant du regard l’assistance. Puis il le vit. D’un geste, sa main plongea à l’intérieur de ses habits puis ressorti en un éclair. L’objet traversa la salle pour atterrir sur une table, dans un bruit de pièces s’entrechoquant . Une bourse ! Kanatta fut d’abord interloqué puis se mit à rire.
- Et que comptes-tu faire avec cela ?
Okko contempla le Maître d’armes d’un air de défi : « Moi ? Rien ! Mais je pense que lui saura en tirer quelque bénéfice ! »
Le sourire du samouraï se figea lorsque qu’une main décharnée se saisit de la bourse et la soupesa. « Les amis, je crois que les affaires reprennent ! »lança Nogosaki triomphant.